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Soyo : la calligraphie, un voyage pour la paix

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La calligraphe Soyo Kudo est venue spécialement du Japon pour exposer ses œuvres le 28 mars au bar La Barricade, dans le 20e arrondissement de Paris. La Yuai en a donc profité pour rencontrer l’artiste et la questionner sur son art.

S’il faut toute une vie, dit-on, pour parvenir à maîtriser la calligraphie, Soyo y a au moins consacré une bonne partie de la sienne. Voilà 45 ans qu’elle manie le pinceau et arpente cette ancestrale « voie de l’écriture » (Shôdô en japonais). « Je me considère comme un voyageur. “Le voyageur de 4 000 ans”, le nom de cette exposition, c’est moi, en quelque sorte. » Un voyage que Soyo entreprend à l’âge de 19 ans, auprès du maître calligraphe Otei Kaneko, dont elle suit les enseignements trois ans durant. A l’origine, c’est le « parfum de l’encre », dit-elle, qui l’a attirée vers cet art. Son inspiration première ? « Prier pour la paix. J’ai perdu mon grand-père pendant la guerre. Je ne l’ai pas connu mais j’ai pu sentir la profonde tristesse de ma famille, qui en parlait souvent à table. J’écris donc pour que les gens aient la paix dans leur cœur. » Un message qu’on peut lire dans ses œuvres, qui allient poésie japonaise qu’elle compose elle-même, proverbes zen et citations venues d’Occident. Le tout en veillant aux équilibres fondamentaux de la calligraphie : le vide et le plein, les traits épais et fins, les caractères petits et grands. Et en mélangeant kanji et kana, pour laisser exprimer un style contemporain et accessible.

Au son de l’harmonica

Originaire de la préfecture d’Aomori, au nord de l’île Honshû, Soyo vient régulièrement exposer en Europe – c’est sa seconde fois en France. Si elle excelle dans l’art de l’écriture, l’artiste a également une vive appétence pour les tanka (courts poèmes japonais) qu’elle compose depuis l’âge de 19 ans, ainsi que pour la cérémonie du thé, l’arrangement floral et la confection d’objets artisanaux. Un éclectisme à l’image de cette soirée du 28 mars, puisque l’exposition s’est accompagnée d’un concert de l’harmoniciste japonais Yoshito Kiyono et du pianiste Damien Cornelis. Et l’harmonie des sons de faire écho à l’harmonie des traits…

Retrouvez les photos de l’exposition et du concert sur notre page Facebook, en cliquant ici.

Et le podcast de l’interview de Soyo :

 

Le saviez-vous ?

Le premier kanji de l’histoire

Les sinogrammes (kanji en japonais, hanzi en chinois) sont apparus en Chine vers la fin de la dynastie Shang (1600 – 1046 av. JC). Les premiers caractères sont en fait nés… sur des carapaces de tortues ! Les anciens Chinois y pratiquaient des incisions à des fins divinatoires. C’est ainsi qu’est né le premier kanji de l’histoire, le pictogramme 卜 qui décrit la forme de ces traits. Sa prononciation, « boku » (« bo » ou « bu » en chinois), transcrit le bruit produit lors de ces rituels. On retrouve aujourd’hui ce caractère associé à la bouche 口 dans le mot japonais 占う (uranau) qui signifie « prédire l’avenir ».

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