Bien qu’arrivée récemment au Japon (au courant du XXème siècle), la fête de la Saint-Valentin est devenue un jour incontournable dans l’archipel. Depuis le premier février jusqu’à la date fatidique du 14, tous les commerçants font le décompte des jours, rappelant aux Japonais que l’Amour approche !
Si en France le jour de la Saint-Valentin permet aux couples de célébrer leur amour à coup de bouquets de fleurs, de bijoux et de resto romantiques (au point d’en dégoûter les célibataires !), au Japon les choses sont un peu différentes.
Au Pays du Soleil Levant, le 14 février appartient à la gente féminine. En effet, les femmes de tout âge voient en ce jour le moment propice pour déclarer leur flamme. Mais pas n’importe comment ! Elles se déclarent en offrant du chocolat (acheté dans le commerce ou cuisiné maison) à l’élu de leur cœur. Tout doit être parfait : de l’emballage soigné jusqu’au timing choisi, en passant par l’expression du visage travaillée devant le miroir… Tout est étudié pour faire comprendre au garçon l’enjeu sentimental de l’instant. Certaines accompagnent la boîte de friandises d’une petite lettre, histoire d’être sûre que le message passe.
Si ce jour est appréhendé par les japonaises, les garçons l’attendent aussi avec fébrilité, surtout dans les écoles. En effet, celui qui recevra le plus de chocolats sera reconnu comme le plus populaire !
Ces chocolats-déclaration d’amour s’appellent « les Honmei-choco » (le chocolat de l’élu, du favori).
Mais la Saint-Valentin ne se limite pas qu’aux amoureux, sinon ce ne serait pas drôle… ni rentable ! Au Japon, on attend aussi des femmes qu’elles distribuent leur affection / gratitude / amitié (tomo-choco) sous forme de chocolat à tous leurs proches de sexe masculin. Toutes ces variétés se nomment « sewa-choco » (chocolats d’attention, à caractère non romantique). Les petites filles, par exemple, offrent des « papa-choco » à leur père. Quand on travaille, on offre des « giri-choco » (ou chocolats de politesse ou d’obligation) à ses collègues. Ces « giri-choco » peuvent parfois être insultants car si les sucreries reçues sont bon marché, cela signifie qu’on est assez peu appréciée. Plus triste encore, les « jibun-choco » : les chocolats que l’on offre à soi-même.
Et les hommes dans tout ça ?! Si l’on n’attend rien des messieurs le 14 février, la Saint-Valentin les rattrapera le mois suivant lors du White Day, le 14 mars. Ils auront alors la possibilité de répondre aux déclarations de leurs prétendantes sous forme de « gyaku-choco » (chocolats de retour) ou d’un autre cadeau qui prouvera la réciprocité de leurs sentiments. Il s’agit souvent de sucreries ou pâtisseries de couleur blanche ou pâle, en référence au « white day »…
La Saint-Valentin au Japon s’est donc muée en tradition, presque en rituel. Fête commerciale, certes, mais respectée car au Japon non plus, on ne badine pas avec l’Amour !
Le Japon est vraiment un noble pays, dite les mecs quand est-ce qu’on Japonise la st valentin ?